ILLUMINATING FROM WITHIN
Plonger profondément dans les oeuvres pour piano de Thomas Adès a été un voyage émotionnel, psychologique et sonore. La couleur instrumentale et l’étendue des sonorités est immense, comme l’est l’amplitude de l’expression musicale
Traces Overhead : a été inspiré par les images tourbillonantes de l’ascension des anges vers les lumières brillantes du ciel. Elle est kaléidoscopique de couleur, mettant au défi le pianiste de trouver une énorme palette de couleurs où puiser. Il y a des complexités extrêmes, tissés dans la trame même de la musique : depuis des subtilités rythmiques, jusqu’à des défis d’interprétation et physiques. La musique et sa notation musicale sont étonnamment nuancées, incroyablement détaillées, mais avec un sens très fort de la structure.
Mazurkas : Écrites pour Emmanuel Ax, les Mazurkas rendent hommage à Chopin. L’accentuation typique, l’ornemantation et le phrasé des Mazurkas sont clairement entendus même si Adès joue encore avec notre sens de l’attente, nous mettant au défi de repenser le confort auquel nous sommes habitués. Miniatures fascinantes, ces trois oeuvres sont extrêmement subtiles, avec des changements harmoniques, rythmiques et mélodiques.
Thrift A Cliff flower : Sous-titrée Mazurka-Cortège, a été écrite en 2011. Son recours à un nombre limité de motifs, son taux rapide de développement, son utilisation créative de la variation, et une riche palette harmonique créent une tapisserie musicale qui est extrêmement captivante.
Darknesses Visible after John Dowland : Des innovations remarquables peuvent être entendues dans cette musique pour piano, bien qu’elle soit souvent l’exploration d’idées musicales et de gestes familiers. Darknesse Visible est une ré-imagination obsédante ou «explosion» d’une chanson pour luth de John Dowland (En Darknesse Let Me Dwell). Adès a complètement tourné autour et regardé à travers une lentille, vu à travers des miroirs déformés, changeant notre perception de l’oeuvre; selon ses propres mots, «illuminer la chanson de l’intérieur».
Still Sorrowing : Prend l’option créative de limiter drastiquement la couleur instrumentale (en rendant muet le registre médian) et de suggérer des sentiments de perte et de désespoir.. S’appuyant également sur Dowland (Semper Dowland dolens simper), c’est une oeuvre remarquablement puissante qui se déroule d’une manière révélatrice, grâce à son utilisation de développement textural et du timbre.
Concert Paraphrase on Powder Her Face : Est une oeuvre virtuose dans la grande lignée du piano paraphrase d’opéras de Liszt et Busoni. Adès prend son premier opéra, Powder Her Face, et le transcrit là librement. Ses quatre mouvements représentent ses écrits impétueux les plus subtils et idiosyncrasiques.
On peut trouver une unité au sein de chaque oeuvre. Chacune apparaît comme le résultat de l’intégrité du compositeur et la clarté absolue de sa pensée. En ce même temps, Adès se réinvente complètement avec chaque oeuvre pour piano, en explorant différentes techniques de composition, des modes d’expression, des préoccupations stylistiques et l’utilisation de l’instrument. Une voix unique et singulière.
Winston Choi – Janvier 2015
01 Traced Overhead op.15 (1995-1996)
01 I Sursum 00’52’’
02 II Aetheria 02’27’’
03 III Chori 07’45’’
04 First Mazurka (2009) 01’52’’
05 Second Mazurka (2009) 02’15’’
06 Third Mazurka (2009) 04’11’’
07 Thrift (A Cliff flower) (2011) Mazurka-Cortège 04’10’’
08 Darknesse Visible (1992)after John Dowland 07’20’’
09 Still Sorrowing (1992) 10’28’’
10 Concert Paraphrase (2009) on Powder Her Face 19’28’’
TT: 60’48’’